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Ah la compression !
Au départ il s’agit d’un module purement technique destiné à corriger les imperfections à la prise (petites fluctuations involontaires de niveau, déplacement de l’instrumentiste par rapport au micro : cas d’une guitare acoustique par exemple) en mode compresseur, protéger le matériel d’enregistrement et empêcher que la tête de lecture saute hors du sillon en mode limiteur. C’est probablement lors de l’enregistrement de « Revolver » , que Geoff Emerick, l’ingé son nouvellement promu des Beatles qu’a été inventé le compresseur en tant qu’élément créatif. Jusque là, les instruments y compris la batterie étaient enregistrés avec des micros distants (pour ne pas les endommager !). En utilisant à la fois des micros proches de la source, et en utilisant les compresseurs Altec récemment ajoutés à l’Arsenal des studios d’Abbey Road, Geoff Emerick à crée les premiers effets de pompage sur la batterie.
Cet effet de pompage a été largement amplifié dans les années 80 avec Steve Lilliwhite et le son de batterie des albums solo de Phil Collins, obtenu grace au compresseur du micro d’ordre de la console SSL (ce compresseur existe en version plugin gratuit le LMC-1 à télécharger sur le site de SSL : http://www.solidstatelogic.com/music/section_free_plug-ins.asp).
Le réglage fin des différents paramètres bien détaillé par Niko existe en fait surtout sur les compresseurs en plugin. La plupart des compresseurs de référence en studio n’offrent que quelques-uns de ces paramètres, avec des plages de réglages parfois limités, voire fantasisistes (les plages de valeurs réelles étant assez éloignées de la valeur annoncée par le constructeur, comme par exemple les valeurs d’attack et release du 1176).
On distingue plusieurs familles de compresseurs ; les plugins proposent souvent des émulations plus ou moins convaincantes de ces compresseurs devenus légendaires :
- Les compresseurs à tube
o Altec 483c : voici le fameux compresseur utilisé à Abbey Road pour ces fameuses sessions de Revolver ; les réglages se réduisent à un seul bouton , on ne peut pas faire plus simple !
o Fairchild 670 : c’est un monstre qui occupe 6 unités de rack, avec ses 20 tubes et ses 14 transfos, né dans les années 50 il reste à ce jour une référence absolue en matière de compression ; il existe en version mono, le 660, ou stéréo le 670 (soit en mode L/R, soit en mode Mid/Side utilisant la somme et la différence des signaux G et D ce mode d’encodage était alors la norme en broadcast et pour la gravure), les tubes sont utilisés à la fois pour l’amplification (en classe A) et pour la réduction de gain (modèle varaiable-mu, également utilisé par Manley). 4 combinaisons fixes d’attack et release sélectionnables par le bouton Time constant. Le ratio est automatique et dépend du seuil, du niveau d’entrée et des constantes de temps. Réglages : gain d’entrée, seuil, attack/release fixes. Utilisation : tout ! le plus souvent en compression douce, le Fairchild apporte une chaleur incroyable au son, il colle magnifiquement les instruments entre eux leur apportant une cohésion dans le mix (penser aux grands enregistrements de Sinatra, d’Ella Fitzgerald) mais on peut aussi s’en servir de façon plus agressive, sur la basse notamment.
o TubeTech CL-1B : l’autre grand classique du compresseur vocal avec le LA-2A. Réglages : Gain, ratio, Attack, release, mode attack & release (auto / semi auto, manuel)
- Les opto compresseurs
o Teletronix LA2-A : le grand classique du compresseur pour la voix. Construit à partir de 1965. La réduction de gain est obtenue en appliquant le signal audio sur un tube électroluminescent éclairant une photorésistance dans une enceinte close. Le circuit comporte un amplificateur à lampes en classe A. En 1969, le circuit à lampes fût remplacé par un circuit à transistor, l'unité gagnant en compacité change de nom devenant le LA-3A également très apprécié, avec une personalité sonore un peu moins typée que son ainé qui a été réédité depuis 1999. 2 boutons seulement pour le grand son. Attack, release et ratio automatiques. Réglages : gain d'entrée, peak reduction
o JoeMeek SC2 : réglages : gain d'entrée, pente de compression, seuil, attack, release
- Les compresseurs à transistors FET
o Urei / Universal Audio 1176 : C’est un compresseur à transistors FET conçu en 1966 ; la sélection du ratio se fait par des boutons à presser : 4:1, 8:1, 10:1, 20:1 ; certains ont apprécié le son obtenu en enfonçant simultanément tous les boutons , c’est le fameux British mode, qu’on trouve sur certaines émulations plugins mais aussi en hardware (ELI Distressor, Universal Audio 2-1176). Sans compter les ré éditions actuelles d’Universal Audio, il existe au moins 13 versions du 1176, à façade noire ou argentée (parfois avec la fameuse Blue Stripe), les versions D et E blackface étant particulièrement recherchées. Il est surtout utilisé pour les guitares, la basse, mais aussi la voix (éventuellement chaîné avec un LA-2A). Réglages : gain d’entrée et de sortie, ratio (4), attack et release (ultra courtes) ; le hard knee est très prononcé
- Les compresseurs VCA (voltage control amplifier)
o dBX 160 : conçu par la société dBx (pour decibel expansion) spécialisée dans la réduction de bruit en 1971. Attack et releases fixes. Réglages : seuil, ratio (variation continue de 1 :1 à l’infini), gain de sortie
o dbX 160X : évolution du précédent, le 160X est présent dans la plupart des studios pro ; la version actuelle 160A reprend à l’identique la présentation du 160X avec un circuit VCA légèrement différent (et souvent considéré comme sonnant un peu moins bien) ; par rapport au 160VU à la compression abrupte (hard-knee) on ajoute la possibilité d’une compression progressive et continue (soft-knee : mode OverEasy) et le mode expander. Le VU mètre du 160 original (souvent appelé pour cela 160 VU) est remplacé par des rangées de LED. Auto Attack et Release. Réglages : seuil, ratio, gain de sortie. Souvent utilisé comme compresseur de batterie sur la grosse caisse ou la caisse claire, plutôt pour sa relative transparence.
o ELI Distressor : un incontournable des studios pro ; c’est un peu le couteau suisse de la compression ; il est censé émuler analogiquement les dbX, 1176 et même le LA-2A (en mode « opto » dédié au ratio 10 :1), certaines versions offrent le fameux British mode des 1176 ; le circuit du Distressor génère aussi de la distorsion harmonique que l’on peut ajouter au signal d’où son nom (distorsion compressor). Réglages : gain d'entrée seuil, attack, release, ratio, distorsion harmonique, filtre de détection, gain de sortie
o SSL bus compressor : c’est le compresseur de la tranche de sortie des grandes consoles SSL, si prisé pour effectuer le collage final des pistes entre elles que c’est devenu un compresseur indépendant, proposé par SSL dans sa série XLogic mais imité par d’autres comme Roll Music avec le RMS 755. Réglages : seuil, attack, release, ratio, gain